Les « Royalistes » en Irlande

Publié le par Ligue Bretagne Pays de Loire - FNPSA

drapeau Irlande 2

 

L’idée a germé au printemps après l’entraînement d’apnée à la piscine, six copains du « Royale club subaquatique d’Etel » projettent une escapade en Irlande, l’idée première était de faire de l’itinérant afin de prospecter au mieux la côte Ouest de cette île.

Réservation faite assez tôt, en février, pour quatre chasseurs, le bateau et notre véhicule tracteur. Avec un départ en ferry de Cherbourg et une arrivée à Rosslare. Deux autres pêcheurs nous rejoindrons par avion le 18 juillet.

 

 

L’expédition prend pied, les renseignements sur la pêche en Irlande sont rares. L’option « itinérance et camping » est vite abandonnée, Yves, notre seul correspondant Rennais habitué d’Irlande nous le déconseille vivement, il nous propose une destination qu’il connaît bien : Burtonport petit port de pêche, situé au nord / Ouest conté de Donegal, protégé par « Aran-island », choisie pour son emplacement car protégée de la houle et du vent dominant d’Ouest , et pour notre hébergement prêté par « Edouard » ami d’Yves, ancien correspondant lycéen irlandais, travaille sur Belfast, nous met à disposition un magnifique cottage à deux pas de la mise à l’eau . Yves fréquente cette zone qu’il connaît depuis plus de 20ans, nous conseille sur la carte quelques spots qu’il a visité en bouteille et où il s’alimentait en fin de plongée par un gros lieu de 6/8 kg, langoustes ou homards à l’occasion. Son dernier séjour remonte en 2000.

Il nous désigne l’itinéraire à suivre, les routes à prendre et nous prévient des déplacements moins faciles surtout sur cette côte nord/ouest très authentique et pittoresque.

 

Notre imagination bouillonne et ne manque pas dans l’attente de ce départ. A en entendre certains : « sous l’eau, la faune, c’est la Bretagne il y a 40 ans »

 

Le 14 juillet 10h00 départ de Lorient vers Cherbourg pour un embarquement à 17h00 sur la compagnie « Irish ferry », traversée de la manche sur l’« Oscar wilde » de nuit en cabine passager, nous débarquons le lendemain à Rosslare à 11h00 locale.

 

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La traversée Est/Ouest vers Sligo par la nationale se fait très facilement, les derniers kilomètres sont plus difficiles, le paysage montagneux et sauvage nous offre une route moins carrossable et plus difficile pour notre convoi, le bateau est secoué sur la remorque, nous mettrons plus de deux heures pour faire les derniers 80 km qui nous séparent de notre contact Irlandais à Burtonport . « Edouard » notre hébergeur nous attend devant le pub « The lobster pot » à notre arrivée vers 21h00, présentation d’usage devant une pinte de « Guiness », puis éreintés par ce trajet nous profitons de cette nuit de repos avant d’attaquer ces cinq jours de chasse.

 

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La météo pour cette semaine n’était pas très favorable au séjour mais allait en s’améliorant au fil des jours.

« Burtonport » est protégé dans un aber et offre deux cales de mises à l’eau praticables, une moins pratique et plus axée pour les plaisanciers l’autre servant d’embarcadère à un ferry assurant une liaison avec les îliens de « aran island » île de superficie identique à celle de Groix et distante de un mile de ce port.

 

Première journée,

nous nous languissons de tremper nos palmes, dès la sortie du ria nous affrontons une mer peu engageante, houle de 2 à 3m  et un vent de 25 à 30nds, un ciel très couvert, peu de luminosité, les spots envisagés sur carte sont impraticables, les secs sont frappés par de fortes vagues, sur les fonds moyens tapissés de grands laminaires nous sommes balayés, la prospection reste impossible, la visibilité est de 5 à 6 m, seuls les spots sur 20/25m sont un peu plus préservés de la houle et nous pêchons nos premiers « polaks » de taille respectables 3/4kg en petits bancs sur la cassure de roche ou aux abords de failles sombres et filantes vers les 30m , ils font face au mouvement de houle qui créer un léger courant, mais semble assez farouches à notre présence (ont ils l’habitude d’être chassés, croisent ils des phoques ?).

Pour cette première journée éprouvante, difficile de faire un constat dans ces conditions, heureusement que la météo s’annonce plus engageante les jours à venir. Au retour le matériel rincé ne sèchera pas ce soir, la brume nous accompagnera toute la nuit, après le dîner, nous veillerons au chevet du poêle à nous réchauffer des 13° de l’extérieur.

 

Le lendemain les conditions météo sont plus clémente que la veille, nous décidons d’aborder un sec à 5 miles nqs plus au large « the stag rocks » en dérive car un courant est annoncé sur la carte dans cette zone, la houle est un peu tombée, le vent aussi . La partie sud/ouest de ce spot est frappée par de beaux paquets de vague, un tapis d’écume s’étale sur notre zone de larguer, la visibilité est sans fin 15/20m à donner le vertige, à l’aplomb des roches émergées ça plombe de suite, aux alentours immédiats quelques remontées , demi coulée au dessus des dômes immergés à 30m, rien ne transpire, un petits banc de lisettes croise en surface, après une brève prospection et concertation avec mon binôme nous regagnons le pneumatique et changeons de zone. Les conditions de mer et l’amarinage du secteur nous permettent d’approcher les secs inabordables de la veille, peu de vie et même balade au fond. Nous rentrons au port un peu amer sans oublier de faire un « stop over » sur le spot de la veille, histoire d’échapper à la « brocouille ».

En fin d’après-midi nous allons accueillir nos deux compères Franck et Thierry partis de Lann-bihoué en avion et atterris à Galway puis transporté par bus jusqu’au terminal de Sligo, pendant ce temps Jean-François et Nico préparent le dîner et cuisinent de façon différente le lieu du jour tout frais pêché et le seul homard du séjour. Ce soir l’équipe est au complet.

 

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Le sang neuf, la motivation des deux nouveaux et une météo plus clémente nous apportera t’il un nouvel élan ? Nous nous attaquons à la partie sud de l’île principale, le soleil pointe plus souvent, nous pêchons sur des fonds moyens d’une dizaine de mètres par palanquée de trois sur les accords roches/sables, les lançons circulent, c’est bon signe, des vieilles de taille respectable se faufilent dans les blocs de granit. A trou je pique un lieu, puis un autre à l’agachon dans une cuvette de sable, à tous moments dans les failles, j’espère tomber nez à nez avec un saumon ou une morue, en vain.

Quelques dérives sur le sable nous font découvrir de belles roussettes, à chaque coulée des grognements, parfois très près nous signale la présence d’animaux marins.

 

Quatrième jour ; crustacés et la grotte aux phoques.

Nous commençons au sud de « Aran island » à proximité des plages, en zones de sable nous convoitons le poisson plat, Alain et Franck flèchent quelques flets puis nous cherchons sur la cartographie GPS les plateaux près des cassures, trouvons un spot assez poissonneux connus aussi apparemment par le bateau pêche promenade du coin qui avec son armada de « cap-horniers » pêche à nos côté. Nous décidons de contourner l’île à pleine marée pour la cueillette de crabes, les dormeurs par dizaines remontent en laisse de haute mer et colonisent les moulières. Dans une grotte cinq à six phoques en camp retranché sortent et rentrent curieux de notre présence et jouent à cache-cache avec nico et Jean-François qui filment et immortalisent ce moment palpitant.

Ce soir nous descendons voir l’ambiance au pub, mangerons des burgers et assisterons au festival de Burtonport.

 

Au cinquième et dernier jour,

le soleil est présent, la météo nous permet de naviguer sereinement, nous prenons la direction du nord, dans le détroit de « Oway island » nous longeons un terrain de golf, prenons en un premier temps la direction de l’île de « Gola » et prospectons tous les secs intéressants dans la baie de « Gweedore bay », dès qu’un lieu ou deux sont tirés, la zone se désertifie, on déménagent. Une langouste, la seule aperçue du séjour par Thierry. Fin d’après midi et pour clore cette belle journée nous basculons a l’opposée de notre position sur une basse au sud à « leenon more » pas faite les jours précédents car portant l’indication (breaks with heavy sweel). Détection au sondeur, nous balisons, enchaînons les descentes sur 18/20 mètres, peu ou pas grand-chose, un filet droit barre ce plateau sur plusieurs centaine de mètres.La fatigue se fait sentir, la motivation n’est plus la même qu’au début, quand, à une cinquantaine de mètres du point balisé je tombe sur un banc d’une cinquantaine de beaux lieus de 3 à 4 kg, un dernier regain nous emporte, quelques lieus rejoignent la glacière et seront mangés à Lorient.

 

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Nous quitterons l’Irlande avec le regret de ne pas avoir épinglé morue, saumon, baudroie, turbo et gros lieus, mais avec le bon souvenir du paysage, de la gentillesse et l’accueil des Irlandais.

Concernant le climat, je comprends mieux maintenant pourquoi les Romains n’ont jamais envahis l’Irlande.

 

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Merci au RCSE pour ce reportage.

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